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Purdubik :

la machine qui a pulvérisé le Rubik's Cube

Dans la discipline du Rubik's Cube, le dernier record du monde détenu par un humain fut établi le 13 avril 2025 par Xuanyi Geng, avec un temps de 3,05 secondes. Mais un an plus tard, à la Purdue University, Purdubik, une machine conçue pour résoudre des Rubik's Cubes pulvérise ce record en seulement 0,103 seconde, soit le temps d'un clin d'œil.

La création de machines capables de résoudre des Rubik's Cubes existe depuis 2001, avec le Cubesolver de Jonathan P. Brown, une machine faite en LEGO qui mettait entre 1 et 2 minutes pour résoudre un Rubik's Cube. Mais le premier record humain fut surpassé en 2016 par le « Sub1 ». À cette époque, le recordman Lucas Etter détenait un temps de 4,9 secondes, tandis que le Sub1 réalisa la résolution en seulement 0,637 seconde.

En 2025, la Purdue University, dans l'Indiana, aux États-Unis, décide de lancer son nouveau programme : le Programme d'éducation coopérative (Co-op). L'objectif de ce programme est de combiner études académiques et expérience professionnelle en entreprise, afin que les étudiants puissent appliquer ce qu'ils apprennent en classe dans un contexte réel de travail. Cette initiative a réuni quatre étudiants : Matthew Patrohay, Junpei Ota, Aden Hurd et Alex Berta.

La rencontre

« Notre équipe s'est rencontrée grâce au programme de Co-op, » explique Aden. « Cela nous a permis de développer non seulement les amitiés qui ont conduit à cette collaboration, mais aussi les compétences professionnelles et techniques dont nous avions besoin pour la concrétiser. » En plus d'être le fruit d'une coopération, l'idée du projet vient de Matthew Patrohay, qui s'était déjà lancé le défi de battre un précédent record de machine :

« Au lycée, j'ai vu une vidéo d'étudiants du MIT résolvant le cube en 380 millisecondes. Je me suis dit : "C'est un projet vraiment cool. J'aimerais bien essayer de battre ce record un jour." » Mais comment Purdubik parvient-elle donc à atteindre une telle vitesse ? Elle utilise un système de reconnaissance de couleurs, des algorithmes de résolution personnalisés, et des composants de niveau industriel. Chaque petit mouvement est calculé avec une précision extrême afin de maximiser la vitesse de résolution.

Cette invention montre à quel point offrir à des étudiants brillants les outils et les opportunités de se démarquer peut donner des résultats étonnants : quatre jeunes étudiants, en moins d'un an, ont réussi à battre le record établi par une grande marque comme Mitsubishi. Depuis des années, des milliers de passionnés s'entraînent à résoudre le Rubik's Cube le plus vite possible, en cherchant la méthode parfaite ou le geste le plus fluide. Avec Purdubik, c'est un peu cette même logique, mais portée à un tout autre niveau : celui de la machine. Elle applique les principes du speedcubing, mais sans la fatigue, sans les erreurs, et avec une précision millimétrée.

L'influence humaine

Ce qui est intéressant, c'est que sans les speedcubers humains, ce genre de projet n'existerait probablement pas. Ce sont leurs techniques, leur imagination et leur passion qui ont inspiré la création de machines comme Purdubik. En fin de compte, que ce soit entre les doigts d'un joueur ou dans les circuits d'un robot, le Rubik's Cube reste le même défi : un mélange de logique, de rapidité et de créativité. Et c'est sûrement ça, le vrai esprit du speedcubing.


Rédigé par Maxime Derènes

De gauche à droite : Matthew Patrohay, Aden Hurd, Junpei Ota et Milind Kulkarni, directeur Michael et
                                Katherine Birck, principal et professeur à la Elmore Family School of Electrical and Computer Engineering.
Matthew Patrohay, Aden Hurd, Junpei Ota et Milind Kulkarni, directeur Michael et Katherine Birck,
principal et professeur à la Elmore Family School of Electrical and Computer Engineering.